Lambeaux

Quand ils furent hors de vue des murs de la cité, Jök talonna sa monture pour dépasser Aymeric et son père, prenant la tête du groupe sans craindre de croiser quique ce soit. Il les mena sur un large route de terre où, sous les fers des sabots des chevaux, se soulevaient des nuages de poussières
Au bout d'un moment, l'air fut envahi de nouvelles odeurs, salées, un peu amères, accompagné d'un lointain murmure d'océan et de sable crissant sous des déferlantes d'eau.

Puis, au détour d'un virage se dévoilà enfin cette immense étendue d'eau. Entre elle est la route s'étendait une langue de sable qui disparaissait d'un côté comme de l'autre, jusqu'à l'horizon, ne laissant voir que quelques rocs pointus et aiguisés comme des lames de rasoir.
Le jeune évadé quitta la route et poussa son cheval dans le sable, jusqu'à ce qu'ils ne soient qu'à quelques pas de l'océan. Il bondit lestement à terre sans quitter l'eau des yeux. Comme si il attendait quelque chose d'elle.
Et c'était le cas.

Seul Nel pouvait gagner le repaire sous l'océan. Seul lui avait le pouvoir de calmer les embruns et d'ouvrir un passage jusqu'à la tarnière sous marine. Et il avait promit d'attendre. Il avait promit d'attendre et...

Jök serra les dents et les poings, les bras ballant le long de son corps maigre autour duquel volaient ses vêtements en lambeaux. Son regard se mit à trembler au bout de quelques minutes. Il n'y avait pas pensé, et il n'osait toujours pas y penser.
Mais est-ce qu'il l'avait vrament attendu, pendant quatre ans...

Sur leur gauche, entre les rochers, un ombre allongé au sommet du plus haut fixait le groupe.

Berçé par le claquement des sabots, Plop somnolait à moitié. Le concours de grimace l'avait laissé relativement inquiet sur la santé mentale de sa mère, mais cela l'avait bien amusé.
UN bruit le poussa à sortir sa tête de la chemise de sa maman. Ce qu'il vit le surpris.
Devant lui, à perte de vue, il y avait une grande étendue bleue. Cela sentait bizarre et ça faisait un doux bruit de va et vient incessant.
Cet espace infini donnait un goût de liberté à tous.
Le dragonneau avait soudainement envie de s'envoler très haut pur faire le tour de cette immense étendue de saphir.
Il battit des ailes en poussant un cri joyeux. Mais il était encore trop petit pour pouvoir s'envoler, et d'ailleurs, il ne le tenta pas.
Il descendit le long du cheval jusqu'au sable. Cette nouvelle texture était vraiment étrange. Le sol était fait de millions de tout petit grains colorés dans des tons beiges et blancs. C'était meuble et on laissait des traces dedans.
Le dragonneau s'amusa à observer les diférentes traces qu'il laissait en se déplaçant dans le sable.
Sans s'en rendre compte, il s'approcha de la mer.
Quand l'eau salé lui lécha les poils, il sursauta et recula précipitamment.
Encore ue chose inconnue! Qu'st ce que c'était?
Le petit dragon observa le roulis de l'eau pendant une minute. Ce la ne semblait pas vivant, mais cela bougeait. Toujours de la même façon... Cela ne semblait pas dangereux, mais cela mouillait.
IL tenta une nouvelle approche, sortant les crocs pour intimider l'ennemi.
Quand une nouvelle vague arriva, il leva une patte et lui donna un grand coup!
De l'eau gicla sur sa fourrure.
Mouillé, ne comprenant pas comment ce truc pouvait se déplacer aussi vite, Plop recula se cacher derrière Aymeric sans pour autant pouvoir décrocher son regard de l'eau qui poursuivait sa danse perpétuelle.

Aymeric avait conversé longuement avec son père, en retrait des deux autres, durant le voyage. Ils avaient dix ans d'une existence gâchée à rattraper et même si cela n'allaient pas être quelques modiques heures qui combleraient le fossé, c'était toujours un bon début, de nouvelles fondations. Lorsqu'ils arrivèrent sur la côte, le jeune homme eut un large sourire. Il avait toujours aimé la mer, ça inspirait la plénitude, la vie, la liberté. Les reflets sous le soleil semblaient scintiller comme du saphir, donnant à ses yeux une couleur encore plus prononcée que d'habitude. Les embruns, le souffle tiède qui balayait l'eau et la plage battait son visage, faisant virevolter ses cheveux dans tous les sens, avec une lenteur modérée et une douceur des plus agréables. Le prêcheur se mit au même niveau que son fils et eut un sourire un peu plus léger que lui. Pour lui, ce n'était qu'une destination qui permettrait à ces évadés de recouvrer un semblant de dignité.

Le danseur bondit du cheval et suivit du regard le petit dragonneau qui faisait la découverte de l'océan. Les vagues plus particulièrement. Le jeune homme éclata de rire en le voyant taper sa patte dans l'eau et se réfugier derrière lui. Il se mit accroupi et lui fit signe de venir. Le chanteur posa sa main dans l'eau et laissa la petite vague parcourir sa peau posée à même ce sable fin et doré. Aymeric fit un clin d'oeil rassurant à son compagnon, en l'incitant à faire comme lui.

Voyant cela, Tierrhy eut un sourire attendri qui se perdit instantanément. Son pouvoir mental de prêcheur lui indiquait une présence toute proche d'eux, une présence qui les observait. Il resserra sa prise sur son sceptre qui brilla d'un très faible éclat et parla de sa voix forte qu'il utilisait pour les sermons qu'il avait l'habitude de donner, maintenant :

"Qui se cache donc ici ?"

Jök avait posé ses yeux tristes sur le duo que formait l'homme et le dragonneau. Il se sentait tellement sot d'avoir crû que Nel l'attendrait... Il redressa la tête en entendant la voix du père du danseur, ne pouvant contenir un frisson au son de cette voix. Ce n'était qu'un mîme, mais Malaël avait souvent prit ce même ton avec lui, et il en avait encore peur.
Mais ce qui le surprit le plus, ce fut la voix qui répondit. Presque chantante, se répercutant sur les rochers, en harmonie avec la douce berçeuse de l'océan. Une voix claire et pure tintée d'une lueur de liberté.

"Nul ne se cache sous l'oeil de père soleil."

Il apperçut enfin l'ombre de cet inconnu. Sans le voir lui, il devina qu'il venait de se lever et ne lâcha plus l'ombre des yeux, jusqu'à ce qu'une silouhette se dessine en contre jour.

"Car d'âme en peine qui erre soleil est père."

Jök s'avança au niveau du prêcheur, cherchant à distinguer l'inconnu. Personne ne trainait sur la plage. Pesonne n'en avait le temps. Alors si cet homme était là, c'était sûrement pour une bonne raison. Et qui sait, peut-être était-ce lui, le nouveau gardien du repaire. Le jeune évadé posa une main sur l'épaule de Thierry, autant pour lui signifier d'attendre que de se rassurer lui-même.
L'inconnu extravagant continua sur sa lancée, levant une main vers le ciel dans un geste fluide, comme si ce n'était que le vent qui l'avait fait se mouvoir.

"Quant à vous incongrus, d'ombres et de vent vêtus,
Qui êtes vous sombres gens qui venez troubler..."

Il se laissa tomber au bas de ses rochers, semblant glisser sur un courant d'air. Il se reçut debout, tête baissée, des cheveux de soie au couleurs d'un ciel d'orage dissimulant son visage. Jök se crispa et fronça les sourcils...

"La retraite inconnu d'un orage souillé?"

Il croisa les bras et plongea ses yeux noirs dans ceux du prêcheur, alors que Jök entrouvrait la bouhe sur un cri muet.
Il était dur de donner un âge à ce personnage étrange. Aussi bien de corps il semblait être mûre, mais son visage restait jeune et ses traits semblaient dissimuler plus que de l'insousciance. Il avait facilement la même taille qu'Aymeric, et ses cheveux mi long balayaient ses oreilles au gré du vent, voilant de temps à autre son sourire calme. Sa tenue n'avait rien de particulière, au contraire. Il ne portait qu'un pantalon de toile claire usée par le sel de la mer et le soleil, accompagné d'une chemise rouge écarlate dépourvue de manche et nullment fermée, laissant voir son torse bruni par les rayons du jour. Et bien qu'il respira la fraîcheur de ces gens brillant de santé, ses côtes et ses clavicules , particulièrement ces dernières, saillaient sous sa peau.

De surprise, Jökher avait enfoncé ses doigts dans l'épaule du prêcheur, puis avait retiré sa main pour poser un genou dans le sable, en proie au plus grand des troubles. Il se passa une main sur le visage, se demandant si l'euphorie de la liberté, l'air salée, le soleil, ou peut-être les trois, ne le faisait pas victime d'allucinations. Il ferma les yeux et les rouvrit, et l'autre était toujours là, attendant bras croisés.
Puis il s'activa de nouveau, toujours dans des gestes aérien. Il leva sa main gauche par dessus sa même épaule, découvrant ainsi l'emplacement de son coeur marqué nettement par une étoile à cinq branche d'une pâleur sans égale, vestige d'une blessure qui aurait du... Il tira de dans son dos une longue lance d'acier poli luisant sous les rayons du soleil, en plantant le bout dans le sable pour l'appuyer en travers de sa poitrine.
Jök murmura un juron. C'était impossible...

*Je t'ai vu crever à mes pieds...*

Il resta ébahit à genoux dans le sable, fixant l'autre, qui lui-même fixait ardement le prêcheur. Et dans ces yeux de nuit se lisait une joie féroce de dépecer ce maudit prêtre, étrange contraste entre son regard de rage et son apparence d'ange.

Plop observa Aymeric s'approcher de l'eau et mettre sa main dedans.
lafourrure du draogon se hérissa, s'attendan à devoir subir une attaque de la part de cette chose houleuse qu'il ne parvenait pas à saisir.
Rien ne se passa.
Sa maman restait là, la main dans l'eau en lui faisant signe de s'approcher.
Timidement, le dragonneau fit quelques pas étirant le cou le plus possible pour avoir moins de pas à faire.
Il renifla la main de Aymeric, mais le truc dedans ne bougeait plus! Sa maman devait être très forte pour parvenir à faire obéir quelque chose d'aussi grand! Mais alors, lui aussi il devait avoir cette force!
Il donna un nouveau coup dans le mer au moment où celle-ci se retirait. Il crut que l'étendue bleue acceptait sa spériorité et poussa un sifflement victorieux.
Juste comme il se détournait de ce truc qui n'avait plus d'intérêt, une nouvelle vague vint le cueillir par derrière! Se sentant empoirté, il se débattir, secouant ses ailes dans tous les sens et remonta au sec sur la plage dans un piteux état!
Le pauvre était trempé et hérissé de colère face à la mer. Elle était traîtresse! Il l'avait attaqué et elle était partie! Il avait gagné!
Déptié, ressemblant désormais à un rat mouillé, le dragonneau se secoua pour s'ébouriffer les poils dans tous les sens.

Il ne fut pas cas du nouvel arrivant, ce comtentant de jauger si il s'agissait d'un ami ou d'un ennemi.
IL parla et le dragon ne comprit pas un mot. Mais il n'y attacha pas grande importance.

Au loin, un nuage de poussière s'éleva. Grace à sa vue perçante, le petit drgonneau reconnut l'un des hommes.
C'était lui qui avait conduit machoîrre d'acier et crinière noire dans leur cellule. Est-ce qu'il fallait révenir les autres?
Le bébé dragon hésita, n'ayant aucune idée de l'image qu'il devait lancer pour le leur dire. Le cortége était encore bien loin. IL ne les rejoindrait pas avant une dizaine de min.

Plop escalada la chemise de Aymeric et la tira dans la direction du nuage en poussant des petits cris d'inquiétude pour essayer de lui montrer les nouveaux arrivants.
IL espéra attirer son attention.

Thierry affermit la prise qu'il avait sur son sceptre lorsque l'homme qui se trouvait devant lui arbora un regard des plus menaçants - voire mortels - agrémenté d'une lance au tranchant sans équivoque. Il plissa les yeux, se refusant tout de même d'investir la concience de cet individu alors que n'importe quel autre prêcheur l'aurait tenu en respect depuis déjà quelques minutes. Pourtant, Thierry n'avait pas bougé d'un pouce, ce qui, s'il était censé et nul doute qu'il l'était, devait attirer l'attention de cet homme. L'attitude qu'avait Jök était étrange, c'était comme s'il voyait un revenant. Le faux prêtre pensait qu'il devait s'agir de l'homme qu'il recherchait, que Jök recherchait. Mais alors pourquoi tirait-il cette tête-là ? Il aurait dû lui sauter au cou ! Une pensée venant de l'homme à la mâchoire d'acier lui parvint, encore plus bizarre mais le prêcheur resta sceptique.

Aymeric regarda le dragonneau se faire happer par une vague et ressortir encore plus vexé que mouillé. C'est qu'il avait sa fierté masculine, ce petit ! Le jeune homme ne rit pas devant lui de peur de le blesser dans son amour-propre encore un peu plus, mais émit un toussotement pour le dissimuler. Le danseur se releva en voyant le nouveau venu, fixant sa lance avec une légère inquiétude. Pourquoi fallait-il toujours que ceux qu'on attende se donnent un genre vachement trop théâtral pour que tout le monde ait matière à craindre ? Bon sang, mais fallait pas faire évadé dans la vie mon gars, t'aurais dû faire acteur ! Encore un mauvais choix d'orientation, c'était courant dans ce monde aussi aparemment. Il eut un sourire en imaginant la tête exaspérée qu'aurait eu son père si seulement il avait prononcé cette pensée à voix haute... trop haute peut-être.

Son attention fut détournée par son col de chemise qui voulait brusquement se tirer du corps de son propriétaire, elle devait en avoir marre. C'est vrai, il l'avait traîné dans la boue, dans une prison, contre lui, contre un dragonneau... tiens, le dragonneau ! Quoi, qu'est-ce qu'il veut montrer, qu'il veut une chemise comme la sienne ? Mais c'est qu'il est un peu petit, on fait pas des chemises pour lui, sauf dans le monde de Barbie, dans la penderie de Ken. Il l'observa avec un sourire puis suivit son regard et déglutit. De la poussière, sans doute celle de la piste, s'élevait au loin. Ils avaient été suivis ou retrouvés, ou les deux. Enfin bref, ils allaient être rattrapés. Il caressa la fourrure humide du petit dragon en appelant tout le monde d'une voix forte, pointant son doigt vers le nuage de poussière :

"Je crois qu'il y a du monde qu'arrive..."

Thierry écrquilla ses yeux laiteux et vitreux en voyant le phénomène puis gromella un juron, tournant son cheval face à ceux qui devaient arriver. L'équidé se tint prêt et le prêcheur garda son sceptre fermement dans sa main. Aymeric fixa alors le nouveau venu en lui demandant poliment mais d'une voix un peu pressée :

"Dites, si vous êtes l'homme que Jökher recherche, il serait peut-être temps de nous la montrer cette cachette sous l'eau !
- Je ne vous veux aucun mal, je ne suis qu'un espion parmi les prêcheurs. Si vous n'avez pas confiance en moi, mettez quand même les autres et vous à l'abri, vite ! Je vous ferais magiquement disparaître une fois à l'abri !"

Durant tout le trajet, Lylïa n’avait pas du tout parlé. Elle n’en avait aucune envie perdue dans ses pensée et observant le paysage défiler sous ses yeux. Son cheval galopant a vitesse constante. La jeune femme avait l’impression d’être réellement libre mais pourtant intérieurement elle ne l’était pas. Celle ci se sentait mal suite aux réactions de Jökher mais soit de toute manière, ce n’était pas quelqu’un de très joyeuse. Bref. Ils parcoururent pas mal de kilomètres avant d’arriver devant un immense étant bleu : l’océan. Pendant que le petit dragonneau s’amuser a découvrir l’eau un homme avait fait son apparition. Lylïa était la seule femme présente mais se battait comme un homme voir mieux.

« Qui peut bien être cet homme … » souffla t-elle pour elle même.

Un danger s’approchait. Elle le sentait. Malaël et ses sous fifres étaient en approche. Le faux prêtre leur signala qu’ils devaient partir se cacher mais celle ci refusa.

« Ne croyez pas que je ne suis pas forte dans mon petit corps tout faible. Vous pourriez être bien surpris je pense .. »

N’oublions pas que ses pouvoirs étaient de contrôler l’eau et le vent. Qui avait-il derrière elle? Une immense étendue d’eau qu’est l’océan, rien de tel pour mettre un joli nombre d’hommes a terre voir les noyer.

La jeune femme afficha un sourire assez sadique et attendit la réaction des autres.

L'homme regarda approcher le nuage de poussière avec autant d'intêrét qu'il en aurait eut pour une moule. Il regarda ensuite le groupe, et, sans sourire, se retrouva pencher au-dessus de Jök, sans user de magie mais ne faisant ni plus ni moins preuve d'une rapidité extraordinaire.
L'évadé se releva et tourna le dos à ce fantôme de son passé, plissant les yeux pour essayer de voir à travers la poussière. Mais il n'avait pas besoin de ça pour reconnaitre Malaël, depuis le temps...

"Nelthelion est parti."

Jök se retourna brusquement pour fixer celui qui venait de parler, une main dans une poche l'autre négligement posée sur la lance. Le jeune évadé voulu le prendre, le secouer pour être sûr qu'il était bien là, pour comprendre.
Mais l'inconnu ne lui en laissa pas le temps, et Malaël non plus. Les cavaliers les atteignaient presque, quand une seconde fois l'homme à la chemise rouge se déplaça, si vite que Jök, pourtant juste en face de lui, n'intercepta pas même l'ombre de ses mouvements. Le type à la lance se posa tranquillement au milieu du passage, à quelques instants de se faire écraser sous les sabots des chevaux.

"Un dragonneau, un nave blond, un prêtre postiche, un squelette de poulette et une carte à jouer..."

Il secoua la tête en tassant le sable à ses pieds. Jök se rapprocha de Lylia et la tira doucement près d'Aymeric et de son père. Tout ça était fou, complètement surréaliste. Il avait du mal à y croire, à comprendre. Ca avait toujours été comme ça avec ce type extravagant, mais là, non seulement il était incompréhensible, à son habitude, mais en plus il était vivant. Et ça, ça dépassait son entendement.
Mais il savait qu'il pouvait lui faire confiance pour les emmener là-bas. Il fronça les sourcils et baissa légèrement la tête, s'apprêtant à se faire emporter dans le repaire sous l'océan, quand l'autre s'écarta brusquement, laissant passer monture et soldat. Un cri de rage passa les lèvres de l'ancien prisonnier.

"Emmène nous 'spéce d'abruti!"

Une lueur s'alluma dans les yeux del'étranger, comme si il se rappelait de ce qu'il était censé faire. Comme si il avait oublié le prêtre, la fille, le blond et compagnie.
Alors les chevaux et les soldats se pétrifièrent brusquement. L'océan arrêta sa course éternelle, et le sol mouvement fut celui du précheur Malaël qui vola par dessus la tête de sa monture pour s'écraser dans le sable. L'air se troubla, puis, comme une mauvaise peinture exposée à la pluie, le paysage se mit à couler. Un murmure lointain, comme une chanson, parvint ax oreilles des voyageurs. Une chanson aux paroles incompréhensible, mais dont la voix trahissait l'auteur. Un néant tomba autour d'eux, sans bouger ils passèrent dans un vide dépourvu de son et d'image, où seul un froid glaçial et pénétrant persistait. Une poignée de secondes s'écoula comme des années entières. Et brusquement ils se retrouvèrent dans la cour d'un château tenant plus, par ailleurs, du monastère. Ils se etrouvèrent pêle mêle assit ou allongé en vrac sur le sol.
Non loin un oiseau chanta, à côté du dragonneau un chat tigré le regardait d'un oeil sarcastique.
La pointe d'une lance se planta à moins de deux centimètres de l'oreille d'Aymeric, alors qu'une ombre se pencha sur lui.

"Je ne suis pas celui que sir Jök cherche... mais la cachette sous l'eau nous y sommes."

L'inconnu se redressa et les regarda, toujours aussi neutres. C'est fou, ils avaient l'air ridicule tous le nez dans la poussière... Jök se redressa lui aussi, sur un coude, près à assommerl'autre imbécile. Il n'en eut pas le temps, le dit imbécile embraya directement en pointant du doigt une silouhette à côté de Lylia, en soutane.

"Au fait, il fait bien parti du lot celui là?"

Il baissa les yeux sur la main qui se trouvait sous son pied, découvrant qu'au bout, il y avait un type en soutane... Il regarda l'autre, celui sous son pied, perplexe. Y en avait de toute évidence un de trop. Celui le plus éloigné de lui, qu'il ne piétinait pas, se leva prestement. Jök jura, insulta leur guide mentalement en croisant le regard de Malaël.

Aymeric n'eut pas véritablement le temps de comprendre quoique ce soit que déjà, les cavaliers approchèrent. Il préféra fermer les yeux pour éviter d'affronter une vision un peu trop choquante et chargée en hémoglobine au moment où un froid pernicieux s'insinuait dans les fibres de son corps. Il grelotta un moment puis sentit ses jambes se dérober sous son poids avant de rencontrer un sol plus dur avec sa joue. Le danseur se décida à rouvrir les yeux et s'assura d'une chose en tout premier lieu : le dragonneau. Sa main se posa sur sa petite boule de fourrure favorite avant qu'un grand machin métallique ne se plante à quelques centimètres de son oreille. En voyant l'engin avec des yeux écarquillés, il déglutit, se disant qu'un piercing avec ce truc n'aurait fichtrement rien de discret.

Le jeune homme se releva puis suivit l'échange d'un oeil paniqué lorsqu'il vit que le soi-disant Malaël était là, lui aussi. Alors qu'il voulut reculer un peu, il sentit quelqu'un derrière lui qui grogna sourdement en maugréant après lui :

"Fais gaffe où tu mets les pieds !"

Il ne put réprimer un cri de surprise qui se répercuta un peu partout avant qu'il ne fasse volte-face pour voir ce qu'il avait percuté. Se relevant de toute sa hauteur, son père s'aida de son sceptre pour se remettre parfaitement droit et observer dans le dos de son fils son 'confrère'. Heureusement, celui-ci n'avait ni eu le temps de le voir physiquement ni de repérer sa signature de prêcheur. Lorsqu'Aymeric voulut le regarder, il tomba sur les traits d'un jeune homme roux au regard d'un vert saisissant. Son père, enfin son rouquin de paternel jeune à s'y méprendre marcha d'un pas souple jusqu'à Malaël et s'accroupit devant en lui faisant un sourire :

"Il n'a rien à faire ici et il va tout oublier de cet endroit.
- C'est ça, tu veux rire gamin !
- Non, et vous allez même oublier qui s'y trouve."

Le gamin posa sa main sur sa joue, en conservant son malicieux sourire. Son regard s'empara du sien avec une détermination aussi égale à l'amusement qu'on y lisait. Malaël protestait mais sa voix se fit de plus en plus floue, ses paroles incompréhensibles et ses paupières extrêmement longues à se rouvrir quand il clignait. Le rouquin répéta une dernière fois :

"Vous allez vous endormir et vous oublierez tout de cette escapade et de ses participants."

Docile, le prêcheur hocha la tête avant de s'affaler lourdement sur le sol, endormi. Satisfait le rouquin se leva et leva la main vers son sceptre resté derrière Aymeric. le sceptre s'envola vers la main du jeune homme aux yeux verts redevenu aussi faux prêcheur qu'avant. Ses yeux vitreux témoignaient un dégoût profond en voyant Malaêl mais le tuer n'aurait servi à rien et il tenait à son rôle d'espion. Le sceptre se planta avec force dans le sol avant de briller d'une lueur blanche aveuglante. Il scintilla ainsi pendant une ou deux minutes avant que Malaël ne disparaisse de ce lieu, retourné à la surface par les soins de Thierry. Celui-ci soupira puis regarda la place d'un oeil suspect avant de se détendre :

"Maintenant, le lot est au complet et sans intrus.
- Tu me fais peur."

C'était une toute petite voix qui était sortie de la bouche du danseur. Et lui qui avait peur de se prendre une correction quand il faisait des bêtises étant gamin, voir son père agir ainsi lui intimait une peur encore plus profonde. le sourire et les manières d'être du rouquin dont il avait pris les traits n'avait rien de... rassurant. Le prêcheur leva les yeux au ciel avec un sourire exaspéré avant de fixer Jök :

"Toi, il faut que tu te mettes en face de moi. Je peux m'arranger pour rompre le lien qu'a créé Malaël en toi et te rendre véritablement ta liberté."

Dans ses souvenirs le voyage de la plage jusqu'au repaire n'était pas aussi... Brutal. Il soupçonna l'autre d'avoir modifié intentionnellement la clé de passage, pour leur garantir un attterissage douloureux. Vraiment, il ne savait pas qu'est-ce qui le retenait de le frapper. Peut-être le fait qu'il soit tout simplement vivant...
Il ne s'apperçut de la présence de Malaël parmi eux que quand il entendit sa voix, et n'eut même pas le temps de se faire de soucis que le prêtre était déjà renvoyé à la surface. Il se redressa complètement, puis approcha docilement de Thierry quand il le lui demanda. Sûrement l'habitude d'obéir aux précheurs qui ne s'était pas encore totalement dissoute dans sa liberté nouvelle. Il se plaça face au prêtre, non sans un frisson répulsif à l'idée de se faire trafoquer l'esprit par le père d'Aymeric. Il soupira profondément. Après tout, ici il ne risquait rien. Thierry les avait aidé à s'évader, il savait qu'il pouvait lui faire confiance.

De son côté, l'étranger à la veste rouge s'était mit accroupit pour observer avec un intêrét des plus grand l'évolution d'une colonne de fourmis en pleine transaction d'un cadavre de cafard. Apparement avoir amené quelques inconnus ici ne lui posait pas de problème.

Bon, là, c'était clair, le dragonneau ne comprenait plus RIEN à ce monde étrange!
UN instant, il y avait un nuage de poussière et une grosse flaque et l'instant d'après, il se retrouvait catapulté dans un lieu inconnu avec un... euuhh, un monstre poilu qui feulait?
Plop se redressa et recula prudemment, ne sachant rien de ce nouvel adversaire.
Heureusement, la main de sa maman bien aimé le saisit et le dragon se retrouva suffisamment haut pour ne rien avoir à craindre de cet animal étrange.
La suite des événements n'eut aucun sens pour l'esprit de la petite bête. Elle se contenta de regarder les événements se dérouler sans broncher, occupé à refaire une beauté à son pelage encore humide à cause de la vague qui l'avait mouillé un peu plus tôt. Le sel collait mais il avait un goût plutôt agréable.

(petit post, manque d'inspi)

[Le temps que je mets, pardon les gens !]

Thierry regarda Jök avec distance, aucune étincelle émotionnelle dans le regard. Ce n'était pas un homme avec des états d'âme, qui rassurait alors qu'il y avait mieux à faire. Il avait perdu des pans entiers de sa vie, alors il n'allait sûrement pas se mettre à se lamenter sur celle des autres. Encore aujourd'hui, son statut d'espion le privait de sa famille, de son monde et l'avait privé de sa femme, malgré son air déterminé c'était un homme profondément blessé que plus rien ne pouvait attendrir. Le prêcheur hocha la tête pour faire signe au jeune homme qu'il allait commencer. Il ferma les yeux après avoir pris une inspiration profonde et fit une incursion solide dans la conscience de l'homme à la mâchoire d'acier.

Le prêcheur se matérialisa mentalement, prit une consistance corporelle dans l'esprit de Jökher. Il se trouvait devant ce qui avait la grossière apparence d'un mur effrité aux nombreuses percées. Bâton en main, il progressa et mit à sac ses défenses en franchissant une ouverture qu'il ouvrit en grand. La douleur devait sûrement être intense pour le jeune homme, mais il y avait un prix à payer pour la liberté et Thierry n'avait pas dit que ce serait sans douleurs. Une fois les défenses mentales percées pour de bon, le prêtre se trouva dans la conscience de Jök dont l'apparence ressemblait à un bâtiment en quelques endroits plutôt délabré. Les dégâts de Maläel. Et au centre, se trouvait un noyau à la couleur blanche teintée de gris. Il leva son bâton, fit un rapide pivot sur lui-même avant d'orienter son sceptre vers le noyau. La pierre à l'extrémité explosa dans un rayon multicolore avant de s'écraser lourdement sur le noyau qui représentait la conscience de Malaël immergée dans celle du jeune garçon. Confronté à un bouclier, le faisceau gagna en force par la volonté du prêcheur qui fronça les sourcils.

Dans le monde réel, le sceptre du prêcheur brilla en aveuglant tous ceux qui osaient poser les yeux dessus. Aymeric prit le petit dragon contre lui en lui voilant la vue pour ne pas qu'il en souffre plus tard. Son père avait les yeux fermés, demeurait stoïque malgré la puissance magique qu'il faisait déferler dans l'esprit de Jökher dont la douleur devait sûrement être insoutenable. Dans sa conscience, le noyau résista encore quelques temps face à la puissance considérable du prêtre avant d'éclater en particules qui se désagrégèrent totalement, libérant ainsi l'esprit tout entier de Jök pour qu'il retrouve ses possibilités. Lorsque le noyau avait éclaté, empêchant Malaël de créer le moindre contact mental avec son ancienne victime, Thierry avait disparu de la conscience du jeune homme, en ayant prit le soin de reformer au passage de solides défenses mentales pour l'avenir.

Le prêtre ouvrit à nouveau ses yeux et soutint Jök pour s'assurer de son état. Il survivrait mais allait sûrement devoir s'allonger. Il lui murmura assez fort pour qu'il soit sûr d'être entendu par le garçon à nouveau libre :

"Vu que j'ai fait disparaître les souvenirs te concernant à Malaël lorsque je l'ai expulsé d'ici tout à l'heure, il ne se souviendra pas de toi, la moindre parcelle qu'il possédait sur ton esprit a été éradiquée par mes soins. Tu es libre, à présent, tu l'as mérité."

Pendant tout le temps où le prêtre trafiqua dans sa conscience, l'évadé resta immobile, sans ciller, ses yeux limpides fixés sur ceux fermés du prêcheur. Il avait mal, et ça le surprenait presque. Après toutes les douleurs que Malaël lui avait apprit, il avait pensé qu'il ne pourrait plus jamais avoir aussi mal. Et pourtant, si. Seulement si Malaël lui avait fait mal pour le torturer, Thierry le faisait pour le libérer. Et pour ça, il prit la peine de rester tranquille mentalement et physiquement.
Quand le père d'Aymeric se retira, Jök ne pu se retenir de penser 'enfin'. Puis ses jambes refusèrent de le porter ne serait ce qu'une seconde de plus et il ne du de ne pas s'écrouler sur le sol qu'à la prévention du prêtre.

Il était vraiment libre alors... Oh peut-être que Thierry avait raison et que c'était mérité, qu'il aurait du se réjouir que Malaël ne l'oublie, mais au fond ça n'avait pas vraiment d'importance, ou d'intérêt. Il était seulement libre, maître de ses pensées, de ses actes. Il ne murmura pas de remerciements, pas plus qu'il n'en pensa, mais il était reconnaissant à ce prêtre étrange de lui avoir rendu ce qu'il avait osé croire qu'on ne lui volerait jamais, sa conscience. Sans qu'il ne s'en aperçoive, quelques larmes lui échappèrent, quelques unes qui allèrent se perdre dans la poussières des dalles immenses de la cour. Il resta appuyer sur Thierry, laissant les choses se dérouler sans ne prêter attention à rien. Il voulait juste pouvoir savourer tranquillement dans son fort intérieur, au plus profond de son cœur, ces secondes où pour la première fois, depuis quatre ans, il était libre.

A deux pas du duo que formaient les deux hommes, le jeune et l'ancien, l'étrange inconnu qui les avait mené ici s'était relever, et avait observé le cheminement de Thierry sans rien dire, mais plutôt comme si, par un simple regard, il voyait plus que la surface des choses. Il était comme paralyser par l'intervention magique du prêtre, seulement il n'y avait pas que ça qui le maintenait immobile. Une autre chose agissait sur lui, quelque chose d'indéfinissable, presque impalpable, que seules les personnes sensibles aux magies de l'esprit auraient pu légèrement remarquer. Ses yeux se baissèrent jusqu'au sol, et quand il les releva ce fut un regard doré sans pupilles qui plongea sur Thierry, avant de fondre sur Aymeric et le dragonneau, puis Lylia, puis enfin, de nouveau, Thierry. Il ferma ses yeux mordorés, semblant hésiter, avant de fixer avec assurance le prêcheur. Sa voix légère de courant d'air s'éleva dans la cour, identique à elle-même mais aussi différente. Plus calme et plus douce, plus posée et rassurante. Plus lointaine.

"Soyez les bienvenues dans l'antre des hommes libres. Pardonnez moi cet accueil un peu spécial et rustre, mais, ici, il n'y a personne."

Ses yeux lumineux se perdirent sur les murs chaleureux des bâtiments, avant de revenir sur les nouveau venus, plus particulièrement dans les yeux saphirs d'Aymeric.

"Nos compagnons sont tous partis pour se rassembler. Il ne reste que nous deux. Lui... "il posa une main sur sa poitrine. "C'est Lambeaux. Votre guide qui me sert d'intermédiaire. Moi je suis également ici, quelque part. Mais je doute que vous me voyez aujourd'hui, ou même un autre jour."

Jök pencha la tête sur le côté, légèrement, cherchant à distinguer l'origine véritable de la voix en utilisant ses faibles capacités mentales. il abandonna rapidement, se sentant plus épuisé qu'autre chose.

"Venez donc, nous serons plus à l'aise à l'intérieur..."

Il commença à s'éloigner vers le bâtiment, continuant de parler.

"Si vous vous ne me voyez pas, par contre moi je vous vois. Je sais que c'est désagréable, mais c'est mieux pour tout le monde. Alors faites moi confiance..."

Il posa sa main à plat sur le bois épais de la porte, et se tourna vers les quatre personnes, ses yeux d'or fixant cette fois Lylia. Son regard s'assombrit et se couvrit, une couleur noire dilatant le doré. L'homme porta une main à sa tête et murmura avec une pointe d'amusement.

"Tu n'aimes pas prêter ton corps Lambeaux, mais rassures-toi j'en ai presque fini."

Il se redressa et poussa la porte, lançant par-dessus son épaule.

"La chose importante que vous devez savoir, c'est qu'Aëlya, l'Imaginati, a disparut."

Encore une fois il fit volte face, immobile sur le perron.

"Vous venez?"

Un sourire paisible planait sur ses lèvres, sans l'ombre d'un doute. Jökher avait eut un mouvement de surprise, et dans un sursaut, par un ultime effort, il avait levé la tête pour fixer Lambeaux droit dans les yeux, ou plutôt les yeux de celui qui utilisait le corps de Lambeaux. il n'en avait pas la force, mais il aurait voulu sauter à la gorge de ce phénomène. Ce qu'il disait dépasser tout entendement, l'Imaginati ne pouvait pas disparaitre, c'était les créateurs qui leur avaient donné cette femme, et même si les prêcheurs en avaient fait leur jouet, elle ne pouvait pas disparaitre... Le jeune homme s'affaissa de nouveau, abandonnant l'idée de trouver un quelconque sens à tout ça. Pas avant d'être au moins assit, calé confortablement, et non plus obligé de faire un effort rien que pour ne pas s'évanouir.
Quelque part dans le monastère, des yeux dorés, les même qui illuminaient le visage de Lambeaux, fixaient avec amertume chacune des personnes, découvrant, après leurs corps, leurs âmes.

Thierry sentait avec quelle délectation, aussi vague pouvait-elle être, Jök retrouvait sa liberté de penser. Oui, comme prêcheur, il était de loin le plus charitable mais comme il n'était prêcheur que de couverture, on ne pouvait pas réellement l'intégrer comme un fils des Faënarii. Il suivit le cheminement de Lambeaux sans mot dire, suivi de son fils et de son compagnon draconien. C'était sûrement le fief des résistants à l'ordre en place dans cette dimension, mais il devait posséder de solides défenses en matière de magie mentale pour échapper non seulement à la vision des prêtres mais plus encore à la surveillance accrue et impossible à voiler de l'Imaginati. Le prêcheur se promit d'ailleurs de poser des questions sur ce sujet pour parfaire des écrans de protections qui mettraient à l'abri des personnes voulant échapper à l'influence de la religion.

Néanmoins, lorsque leur curieux interlocuteur leur annonça que l'Imaginati n'était plus là, Thierry soupira en attendant de pied ferme la question inévitable de son fils. Question qui pourtant ne vint pas. Tant pis, il était derrière, peut-être n'avait-il pas entendu. Le simili prêtre doublé de Sorcier lui répondit sur une voix un peu lasse :

"Oui, nous sommes déjà au courant, en tant que prêcheurs. Il existe un lien très intime entre les prêcheurs et l'Imaginati et ce lien s'est amenuisé au moment où elle s'est évaporée."

Ayant conscience qu'il livrait par là une information pouvant aider la résistance, le prêtre marqua un temps d'arrêt avant de poursuivre, affirmant avec solidité les connaissances qu'il avait acquises au cours de la décennie passée en ce monde :

"Si ce lien s'amenuise, c'est le pouvoir de tous les prêcheurs qui est diminué presque de moitié. Je ne suis pas touché par ce phénomène car je compense avec la magie que je tiens de mon pays d'origine. Mais les prêcheurs sont faibles sans leur élue.
- Étaient serait sans doute plus juste."

La voix qui avait résonné venait de derrière le groupe. Thierry avait immédiatement reconnu cette voix et fit volte-face, son sceptre ayant disparut. Maintenant, ce n'était plus le prêtre qui soutenait Jökher mais plutôt un homme âgé de la trentaine avec des cheveux noirs bouclés qui lui arrivaient à la nuque, une barbe assez développée qui lui donnait un air ténébreux et impénétrable. Encore une fois, le prêtre avait modifié son apparence pour qu'elle échappe à ce qu'il craignait. Mais quand il se retourna, il écarquilla les yeux. D'une, la voix qu'il avait entendu n'était plus là et de deux, Aymeric et le dragon n'étaient plus là non plus !

"Charmante demeure... pour insurgés, mais charmante quand même. Quel dommage que je ne me sois pas aperçue de sa localisation plus tôt. Mais maintenant que je l'ai, je pourrais revenir à loisir, formidable, non ?"

La voix venait cette fois de derrière Lambeaux. Lorsque le prêcheur transformé se tourna, ses yeux noirs s'écarquillèrent. Devant eux et derrière leur auxiliaire de guide se tenait une femme qu'il connaissait bien. Pas forcément très grande, elle portait un pantalon sombre plutôt près du corps et un bustier argenté orné de fins entrelacs de motifs plus ou moins symboliques. Malgré l'apparente texture, le bustier n'était pas d'acier, on aurait pu s'y tromper. Et derrière elle flottait une cape aussi noire que sa chevelure attachée en un soigneux chignon. Son visage, son corps, tout n'était que beauté parfaite. Mais son regard d'émeraude ne pouvait tromper personne sous ce beau visage d'ange.

"L'Imaginati..."

Le murmure de Thierry sonnait comme une constatation peu engageante, et celui-ci avait bien remarqué le grimoire qu'elle tenait, un grimoire qu'il connaissait pour en être l'auteur. La jeune femme eut un large sourire aimable pour ces braves gens. Ces braves impies qui croupiraient prison sous peu, ses pouvoirs étaient là, prêts à tout pour contrer la moindre tentative d'échappée. Rien ne résistait à la descendante des créateurs. Rien ni personne. Aymeric n'était plus là, mais elle était bel et bien de retour, dans toute sa puissance.

La chute n’avait pas était très douce mais pour elle ce n’était rien de bien méchant que de tomber sur les fesses un peu brutalement, certes. Regardant vaguement autour d’elle, la jeune femme ferma puis réouvrit les yeux. C’était comme si elle était ailleurs, quelque part hors de son corps a vagabonder là ou elle le souhaitait pour ne revenir que plus tard dans la réalité.
La jeune femme et les autres personnes avaient formé un groupe mais celle ci ne s’y était pas vraiment mêlé.

Lylïa était restée tout le temps a l’écart du groupe, à l’arrière. Même lorsque le prêcheur était en train de libérer Jökher, elle était restée derrière. La jeune femme ne se sentait pas bien dans cet endroit bien que l’eau soit une matière qu’elle contrôle mais également qu’elle aime, elle se sentait mal a l’aise, de trop dans cette espèce de réunion.

Le jeune danseur et le dragonneau avait disparut sans que Lylïa elle même ne s’en aperçoive. Sans doute visitaient-ils les lieux ? Sans doute s’inquiétaient-ils pour rien pour eux.

Puis soudain, une voix, puis une femme plus ou moins belle. Les avis restaient partagés.
Lylïa passa une de ses fines et jolie main dans ses cheveux d’un noir plus sombre que la nuit et resta toujours dans son coin à attendre de voir ce qu’il se passerait

[ Pas très long désolée mais c'est bien quand même sans doute mes postes seront mieux avec la suite :X ]

La première réaction de Jök fut de regarder la femme, puis Thierry, avec une lueur sceptique dans le regard. Il faillit même murmurer "très drôle", mais vu la tête que tirait le faux prêtre, c'était loin d'être une blague. Il n'eut pas à chercher plus loin pour comprendre où était passé Aymeric, l'étrange jeune homme de la prison qui semblait tomber d'ailleurs. Dans cette ailleurs, il y était tout simplement retourner. Et à sa place était revenu l'Imaginati... Inconscienment il se douta qu'il n'aurait peut-être pas une seconde chance de revoir cette femme, et en profita donc pour la regarder des pieds à la tête, inscrivant chaques détails dans sa mémoire.

Il n'écouta pas ce qui se disait, quoique de toute façon il ne se disait pas grand chose, vu le titanesque blanc que les mots de Thierry avaient provoqué. Il remarqua Lylïa derrière eux, et lui souria encore un peu faiblement par dessus son épaule, cherchant à la rassurer. Elle devait se sentir un peu perdu dans tout ça. Quand il chercha Lambeaux, il le découvrit exactement à la même place qu'à l'instant où elle était apparu, immobile, scrutant les ongles de sa main droite avec un intêrét apparement profond.
Quand Jök percuta enfin que la cachette sous l'océan venait de se faire découvrir, il enleva sa main du bras du prêcheur et avança d'un pas. Il s'appréta à dire quelque chose, puis ses yeux limpides croisèrent les émeraudes d'Aëlya, et il ne sû que dire. Il avait sous les yeux l'héritière des créateurs, l'héritière pervertie par les prêcheurs. Pour peu il se serait jeté à ses pieds. Elle restait une divinité, même pour la plus part des rebelles. Après tout, c'était en la foi des prêcheurs qu'ils ne croyaient pas. En l'Imaginati, ils y croyaient quasiment tous. D'ailleurs c'était une de leur grande croisade, de la délivrer de leurs emprises...
Jök resta donc pétrifier sans lâcher Aëlya du regard. Il ne l'avait jamais vu. Personne ne l'avait jamais vu, et il comprenait maintenant pourquoi. Elle semblait suprême, supérieure, invincible.

Un ricanement sarcastique le ramena sur terre, ricanement qui se transforma en éclats de rire joyeux, se répercutant sur les murs du monastère. Le premier réflexe du jeune évadé fut de regarder Lambeaux, dont les yeux étaient toujours dorés, mais pour une fois, et chose surprenante, ce n'était pas lui. Bien qu'il lui sembla qu'une ombre narquoise aux reflets noirs couvaient dans ses yeux.
Le corps de Lambeaux eut un sursaut, comme si quelque chose s'en échappait. Il porta les mains à sa poitrine, à ses épaules, pour vérifier qu'il était bien de nouveau seul dans son corps, avant de se tourner vers Aëlya avec un oeil un peu mou et apparament pas du tout intéressé.
Sa bouche s'ouvrit, sans qu'aucun son n'en sorte, et ce fut sûrement pour ça qu'il la referma alors que les pierres de chaques bâtiments vibraient encore sous les éclats de rire.
Il sembla à Jök qu'une éternité passa avant que le propriétaire des yeux dorées ne calme son hystérie. Enfin, il supposa que s'était lui, puisqu'il n'y avait personne d'autre susceptible de rire.

Puis la même voix qui précédement s'était échappé des lèvres de Lambeaux résonna en écho au rire, avec le même ton léger qu'avant, aussi douce et intengible.

"Aëlya, quelle bonne surprise! Soyez la bienvenue ici, il ne manquait plus que vous! C'est fou comme le temps passe vite, vous êtes devenue une vraie femme pure et dure!"

Lambeaux regarda à droite, puis à gauche, puis recula et se laissa tomber le long du mur, les jambes croisées, assit en tailleur de pierre. Apparement, s'asseoir au milieu du hall avec l'Imaginati à moins de deux mètres de lui ne le dérangeait pas le moindre du monde. Il semblait dans la lune, imperturbable. Après tout, il y avait de quoi... Jök ne s'était pas trompé quand il s'était souvenu l'avoir vu mort à ses pieds. Et puis, il avait toujours été comme ça. Il savait quand il y avait du danger, quand il n'y en avait pas vraiment. Et pour l'instant, lui, il n'était pas spécialement en danger. Les autres peut-être... D'ailleurs il ne devait pas perdre de vu qu'il se ferait sûrement scalpé par Nel si il apprenait qu'il avait laissé cette chère Imaginati pulvériser sous ses yeux Jök, sans même intervenir. mais il n'était pas le maître des yeux, et laissa donc "l'autre" s'occuper de tout ça. Il savait qu'il n'y avait pas de risque. Pas pour les rebelles. C'est vrai, après tout, ils n'étaient pas sots au point d'inviter des inconnus dans leur repère top secret inviolable. Pas sans certitude.

"Alors Miss Imaginati, contente? T'as trouvé le monastère sous marin!! Bravo, tu es vraiment d'une puissance extraordinaire! Si si, vraiment, je suis époustoufflé! Heureusement que l'autre mortel et toi êtes liés parce que sinon t'aurais du chercher longtemps... quoique, vu la lettre que j'ai envoyer aux prêtres, ils ne devraient pas tarder à débarquer fous de joie!"

De nouveau la voix éclata de rire. Jôk resta de marbre, sans comprendre. Si il comprenait bien, apparment ce repaire était destiné à se faire trouver... alors les rebelles avaient changé de quartier général?

"Ben tu crois quoi Jökher? Qu'on allait attendre que tu rentres pour déménager? C'est trognon... "

"Ca va, en rajoute pas..."

Jök tourna son regard vers Lambeaux, nonchalement adosser au mur. il avait du mal à comprendre comment il faisait pour être si calme, alors que le présence de l'Imaginati signait leur mort à tous. Il ne comprenait comment l'autre aux yeux d'or pouvait rire, et se moquer ainsi d'Aëlya.
Le jeune évadé resta muet un moment, alors que l'autre se remettait à rire. Puis, sans qu'il ne réfléchisse à ce qu'il faisait, il cria à l'adresse de cet inconnu, plutôt irritant à son goût.

"Assez! Quique tu sois, tu t'adresse à l'Imaginati! De quel droit la traite tu comme une moins que rien, tu lui parles d'égale à égale, alors qu'elle t'es milles fois supérieur! Comment oses-tu faire une chose pareille! Si tu es un rebelle, tu devrais savoir, que notre haine est dirigé contre les prêcheurs, ces maudits, et non pas contre l'héritière des créateurs!! Elle est notre guide, la destinée de notre monde, elle est Faënaris!"

En même temps qu'il criait, il avait tourner sur lui même, s'adressant aux murs. Quand il eut fini sa tirade, il se sentit vaciller, et du s'accrocher une fois encore au bras du barbue, plutôt le père d'Aymeric, pour ne pas s'évanouir. Il regarda fixement l'Imaginati pendant quelques secones, et baissa les yeux, la tête, s'inclinant légèrement devant elle. Il croyait aux créateurs, à leur force. il croyait en elle, l'Imaginati. Dans sa vie son but n'était pas de détruire la société, s'était de redonner sa véritable place à Aëlya. Il aurait voulu que ce soit elle, uniquement, qui soit reine de ce monde, et non pas ces misérables prêtres. Il croyait en elle.

Le rire s'appaisa, puis se tu totalement.

"Du calme la carte à jouer..."

L'interpeler leva un regard furieux autour de lui. Il aurait donné sa vie pour libérer cette femme de l'emprise des prêcheurs. Mais le méprit de cet inconnu pour ses convictions, ce sentiment qu'il s'en moquait l'irritait au plus haut point, si bien que si il l'avait eut sous la main il l'aurait étrangler. Il n'était pas un pion, ni une carte à jouer. il était lui-même, de nouveau grâce à Thierry. Et il avait une conviction, il croyait en une chose, en Aëlya. il voulu hurler sa colère à l'inconnu aux yeux doré, mais celui-ci le coupa de sa voix limpide et claire.

"Aëlya peut se réjouir de venir ici, il n'y a plus personne. Tout le monde est parti. Tu veux savoir pourquoi Jök? Parce que ton petit copain, ton cher sir Elyoros, a eut une de ses prémonitions. "

Lambeaux leva un doigt, comme si il demandait la parole. Et sans attendre qu'on la lui donne, il enchaina.

"M'dame l'Imaginati, vous savez, vous êtes très belle. Mais si vous voulez tout savoir, si les autres sont parti c'est aussi parce que celui qui vous parle..."

"Lambeaux attention..."

"... a été touché par une malédiction que les prêtres lui ont lancé, il y a longtemps. Alors comme au fur et à mesure ça..."

"Lambeaux la ferme!!!"

un silence suivit les mots qui venaient d'être crier. Puis, de nouveau sur un ton calme et serein, l'inconnu aux yeux d'or reprit.

"Dame Imaginati, vous avez de la chance, tout le monde croit en vous, même les rebelles. Je dois être le seul à vous considéré comme une simple nymphe doué d'imagination. Réjouissez vous, vous avez trouver un repère sous marin. Mais c'est la seule bone nouvelle. Tout le monde est parti, il ne reste que moi, et lambeaux."

"Oui et encore, moi c'est pas juste..."

"Ta gueule toi. Donc voilà, vous vous retrouvez dans un monastère vide, avec l'ex sacré des rebelles, radié pour ne pas croire en vous."

le ricanement se fit de nouveau entendre, toujours avec autant de puissance. Lambaux haussa les épaule et poussa du bout du doigt le museau du chat qui venait de se camper à ses côtés.

"Vous en avez de la chance! Même si vous arrivez ici pour ne rien découvrir de palpitant, vous venez de rencontrer la seule personne qui ne croit même pas en vous. En faite, je suis votre seul véritable ennemi! C'est drôle non?"

la voix reparti dans un éclat de rire sans fin. Lambeaux, assit aux pieds d'Aëlya, ne semblait ps trouver ça amusant du tout, pas plus que Jök. Tout deux prenient conscience, une nouvelle fois, qu'ils croyaient en elle, en l'Imaginati... Mais entendre un home déclarer ouvertement, et en riant, qu'il ne croyait même pas en elle...
Jök fixa les yeux verts de la femme, puis baissa ses yeux. Il croyait en elle. Comme les autres rebelles, il n'avait nul autre désire que de la sauver, la ramener à son rôle originelle, qu'elle sauve leur monde et qu'elle le gouverne. Pas par l'intermédiaire de ces stupides prêtres.
Les reblles, en fin de compte, ne luttait pas contre l'Imaginati, mais pour elle.
Et découvrir que l'ancien sacré ne croyait pas en elle...

Aëlya se délecta du silence pesant qui régnait à son arrivée. Bon, elle régnait aussi, mais c'était une métaphore. De retour chez elle, elle sentait ses dons ronronner quand elle les effleurait, sa puissance irrésistible était intacte et prête à l'emploi. Soutenant sans ciller une seule fois le regard que posa... Jökher, c'était comme ça qu'il s'appelait, soutenant son regard avec une fierté et une grandeur impossible à égaler. Détaillant le visage de ces braves gens, elle s'attarda sur un barbu... qui n'en était pas un. S'il s'imaginait pouvoir la duper, le pauvre, c'était impensable. Lorsqu'elle vit celui qui se dénommait Lambeaux, un rire attira distraitement son attention.

En fait, elle y prêta attention un moment, puis le considéra par la suite comme un bruit de fond car en fait, elle ne voyait pas réellement ce qui pouvait y avoir de si amusant. La jeune femme soupira tant elle était blasée, qui donc pouvait être assez crétin pour posséder un rire aussi grotesque ? Lorsque RidiculMan décida de calmer ses nerfs, la suite l'intéressa davantage.

Lâchant le livre qui se mit à léviter près d'elle, elle fit quelques pas pour se rapprocher des murs, dédaignant totalement la voix sans pour autant ne pas l'écouter. Tout ceci pouvait paraître intéressant, mais son aplomb sonnait faux et en plus, elle s'en amusait. De plus, il la tutoyait comme si il était... son égal. Parfaitement sereine, elle caressa d'un geste des plus gracieux le mur de son gant de velours noirs, sans aucun sourire, un visage neutre et impénétrable. Quelque chose était bizarre, car elle ne lâchait pas le mur de ses doigts fins. Un temps passa où la voix se targua d'être maîtresse des lieux. Se vanter d'une telle chose alors qu'il n'y avait personne était profondément navrant, mais bon. Elle parlerait plus tard. Elle le laissait s'enfoncer.

Lorsqu'il fut coupé par Jökher, elle écouta sa tirade en le fixant ardemment de son regard émeraude. Un rebelle ? Ça ? Elle n'avait pas de soucis à se faire alors. Cet homme lui vouait une totale adoration, c'était lisible dans le moindre de ses gestes et cela ne fit que renforcer l'idée que, malgré ce qu'ils disaient, tous croyaient en elle, lui étaient fidèles. Lorsqu'il eut terminé, elle eut un très mince sourire en coin, quasiment invisible mais pourtant si beau sur son doux visage, qui s'étira davantage lorsque Lambeaux prit la parole. Ah ah... point faible...

"C'est bon, messire, vous avez terminé ?"

La voix était claire, charmante. Mais le fond des paroles était tranchant.

"La plus élémentaire des politesses n'est toutefois pas de monopoliser la parole quand on s'adresse à une femme. Plus encore quand on se considère comme son ennemi. Mais là encore, vous perdez des points, mon cher..."

L'Imaginati marcha un peu pour voir ce qu'il y avait autour d'elle et monta sur une marche, pour surplomber l'auditoire et défier le maître des lieux. Enfin, il n'y avait pas grand chose à défier.

"Quand je m'adresse à quelqu'un d'hostile et qui en plus à l'audace de pénétrer dans les lieux dont je suis souveraine, j'ai le courage et la courtoisie de me montrer face à lui. Ce n'est pas votre cas, même si je prends des égards que vous ne méritez nullement de ma part ni de la part de qui que ce soit. Vous parlez comme un conquérant mais à mes yeux, vous n'êtes qu'un insignifiant couard."

Elle eut un sourire qui dévoilait un dentition parfaite, à son image. Éclatante. Le grimoire, n'obéissant qu'à elle, flottait en la suivant, son plus précieux outil de travail qu'elle mettrait vraiment à l'œuvre quand le moment serait venu. Elle poursuivit sur sa lancée, d'une voix tout aussi aimable et aiguisée comme le fil de l'épée qui se trouvait ceinte à son côté gauche, dans un fourreau de cuir noir et argenté, richement manufacturé :

"Excusez-moi de vous couper la parole, mais je poursuis, maître des lieux. Si perspicace et intuitive est votre guilde de rebelles, je ne m'interroge pas sur son efficacité à mettre au point des plans ficelés de façon à ce qu'un jour, aucune personne de pouvoir ne puisse vous résister. Toutefois, ils sont aussi futiles que vous l'êtes à ne pas oser se montrer. Et comme ça, on vous a jeté une vilaine malédiction, comme c'est navrant. Plus encore lorsque je remonterais le fil de cette malédiction pour vous toucher... à ma façon, cher ami. Oui, je dis bien ami car je ne vous considère nullement comme mon ennemi. Personne, que ce soit ici ou autre part, n'en a la carrure."

Elle fixa un moment le livre et émit un petit rire parfaitement contrôlé avant d'achever :

"Je ne préfère même pas vous mettre au défi de me montrer votre inexistante supériorité, ô maître des lieux vides et inhabités..."

Aussi ironique et cynique pouvait-elle être, aucun ne pouvait nier avec quels égards elle s'adressait à la voix inconnue. C'était d'autant plus efficace que cela montrait que personne ne pouvait lui marcher sur les pieds.

Un gros blanc suivit les paroles d'Aëlya, comme si l'inconnu aux yeux d'or était prit de court. Le premier à réagir fut Jök, qui voulut s'adresser à l'Imaginati. Il se remettait tout juste de ses émotions, troulé de la voir en chair et en os, de l'entendre parler... Et sans aucune raison, il voulait lui expliquer, ce qu'ils étaient, eux, les rebelles, leur véritable nature, leur véritable but... Il avait envi qu'elle sache qu'ils n'étaient pas contre elle, au contraire. Qu'elle sache représentait tout, qu'elle était leur combat. Et que ce type extravageant, l'ancien sacré, n'avait rien à voir avec leur quête. Le jeune homme n'avait pas enlevé sa main du bras du prêtre, craignant de ne pas tenir debout sans soutient. Et quand il voulu dire à cette femme grandiose tout ça, il fut surprit de sentir un doigt se poser sur sa bouche, mi-chair mi-acier. Jök fixa Lambeaux avec surprise, et encore, le terme était plutôt faible. Il dévisagea l'extravagant éberlué. L'instant d'avant il était assit au pied du mur, maintenant il était là, debout, face à lui. Sans qu'il ne l'ai vu se mouvoir, alors que pourtant il n'avait cesser de fixer de son côté, puisqu'il était approximativement au même endroit que l'Imaginati.

De sa main libre, il repoussa celle de l'autre et faillit perdre l'équilibre. D'un côté il s'agrippa un peu plus fort au bras de Thierry, et de l'autre Lambeaux posa une main sur son épaule, l'aidant à maintenir son équilibre périlleux.

"Jökher, tu expliqueras à dame Imaginati quand elle te le demandera."

"Mais p..."

"Parce qu'elle sent ce genre de chose. Attend que ce soit ton tour."

Il lâcha l'évadé, se pencha pour attrapper le chat qui l'avait suivit. Il le souleva d'une main jusqu'au niveau de ses yeux, et de son autre main lui ébouriffa le crâne en murmurant "gili gili", sous l'oeil effondré de Jök. Non, il n'avait pas changé. Il était toujours le même imbécile, complètement désintéressé par le reste et les autres. Le même égoïste.
Le jeune homme à la mâchoire d'acier tira son épaule en arrière pour se défaire de la main, et cependant il suivit le conseil, et n'ajouta rien. Il n'aimait pas Lambeaux parce qu'il était incencé. Contrairement à Nel, qui le trouvait amusant et détendant, il trouvait son côté lunatique exaspérant.

Pendant que Lambeaux finissait d'expliquer à Jök, le rire avait reprit, toujours aussi joyeux. Mais le propriétaire se calma, cette fois-ci, beaucoup plus rapidement, pour donner une réponse à Aëlya. Il semblait particuliérement content de cet échange, comme si il assouvissait une vengeance personnelle.

"Votre guilde de rebelles, je n'en fais plus parti Imaginati de mon coeur! Et entre nous, c'est plutôt votre guilde, ils te sont plus dévoués qu'ils ne me l'étaient!"

Il éclata de nouveau de rire.

"Attend, si je te suis, tu voudrais que je me montre? une démonstration de puissance? Tu plaisantes! Ce serait tellement ridicule. Contente toi plutôt de ces spécimens que je t'offre, Jökher, Lylia, et Thierry. Lambeaux et le chat je les garde, de toute façon ils ne te serviront à rien."

Il parlait comme si il commerçait les âmes, comme si il en était propriétaire. Le rire reprit quelques secondes, puis s'éteignit de nouveau.
Jök avait du mal à y croire, ce type n'avait aucun sens moral, aucune dignité, rien.

Thierry raffermit sa prise sur le bras de Jökher lorsqu'il avait voulu parler. Il ne fallait pas qu'il parle, qu'il laisse l'autre stupide voix œuvrer le temps qu'il trouve une solution pour se sortir de guêpier. Alors qu'il faisait tourner ses méninges à plein régime, Lambeaux avait interrompu Jök, tant mieux. Pour le moment. Aëlya n'écouta que d'une oreille lointaine les paroles de l'imbécile qui s'adressait à elle. Non content d'ailleurs de passer pour un crétin devant l'Imaginati, il passait aussi pour un crétin devant tous ceux qui se trouvaient ici. Sa dernière phrase nuançait d'autant plus le manque de discernement de son interlocuteur. Elle préféra en sourire, ne détachant pas son regard du livre. Les yeux du prêcheur s'agrandirent. C'était ça la solution, le livre !! Il en était l'auteur, il pouvait modifier les défenses ! Les mettre à l'abri de la Nymphe.

"Ah oui, serait-ce donc ridicule ? Dites plutôt que vous n'êtes qu'un pauvre rat effrayé dont les rires plus nerveux qu'autre chose ne peuvent duper personne. Un homme seul et sans ressources réelles face à moi n'a aucune chance de survivre. Cet instant où vous respirez l'air pur n'est que le sursis que je vous offre, une fois que j'aurais fini ici, je me ferais un plaisir de vous envoyer là où votre siège marqué à votre nom vous attend. Des âmes que vous m'offrez... allons bon, vous n'avez rien d'intéressant à m'offrir, ces gens face à moi ne vous appartiennent pas et vous sont mille fois plus nobles."

La mort, voilà le châtiment qu'il subirait sous peu. Aëlya soupira avec son sourire puis détourna la tête pour regarder à l'intérieur du monastère, un peu plus loin que les marches. D'un geste fluide, Thierry leva la main en direction du grimoire qui brilla l'espace d'un quart de seconde avant de se loger dans sa main. l'Imaginati avait fait volte face au moment où une bulle protectrice bleutée avait encerclé le groupe. Une lueur amusée dans les yeux, elle fixa l'homme barbu, les bras croisés :

"Mais dites-moi, Thierry, ou traître, à votre guise, c'est un bel ouvrage que vous avez là. Ne serait-il pas à moi ?
- Non !! J'en suis l'auteur et je ne laisserais pas une telle mine d'information entre des mains aussi dangereuses.
- Dangereuse, moi ?"

Elle haussa un sourcil profondément ironique, son attitude changea pour faire penser à celle d'un ange au cœur si pur. La Nymphe monta sur une marche puis secoua avec grâce et noblesse la tête, un sourire très attirant aux lèvres :

"Enfin, vous pensez sérieusement que cette protection peut m'empêcher de reprendre mon bien, faux prêcheur ?
- Exactement.
- Ma foi, vous et la voix-sans-intérêt êtes aussi pitoyables l'un comme l'autre."

Elle trouvait tout de même remarquable l'aplomb du traître qu'elle avait à ses côtés et maintenant en travers de son chemin. Mais le seul courage et son grimoire ne pourraient l'empêcher d'aboutir. Et en plus, la fameuse voix pourrait avoir un aperçu de ce qu'elle aurait en gage de sa courtoisie envers la souveraine de Faënaris. Même si elle aurait droit au tarif complet, comprenant une douleur abominable où elle se délecterait de la dernière parcelle de souffrance qu'elle exploiterais dans le corps et l'âme de sa victime avant de se décider à l'achever.

Toujours dans son coin, Lylïa écoutait avec plus ou moins d’attention. Cette conversation paraissait tellement fausse que ça en devenait lassant. Et puis cette voix, cette personne qui ne se montrait pas c’était plutôt agaçant. Ne voulant pas s’en mêler, la jeune femme continua de rester a distance et a l’écart du groupe, c’était plus plaisant ainsi.
C’était tout de même assez drôle d’entendre tout ce qu’ils pouvaient bien se dire. L’un n’aimant pas cette Imaginati et l’autre qui était limite a lui vouer un culte. De ce coté là, la jeune Lylïa était neutre. Elle n’appréciait pas plus que ça cette femme mais ne le montrait pas pour autant.

De l’action désormais. Le vieil homme réussit a s’emparer du grimoire de cette soit disant beauté et protégea le groupe, sauf elle qui était trop loin, par une bulle magique de couleur bleu.
Se passant une main dans ses cheveux magnifiques, la jeune détentrice du pouvoir de l’eau et du vent avait besoin de se défouler un peu histoire de se vider la tête. Discrètement elle fit quelques mouvements avec ses bras et ses mains puis une sorte de tornades à l’horizontale sortie de ses mains se dirigeant droit sur Aëlya. La personne visée se vis envoyé sur les roses contre la paroi de la demeure.

« Il vous appartenait peut-être mais vous n’en étiez pas l’auteur donc ce grimoire doit retourner a son propriétaire il me semble. » souffla Lylïa dans un fin sourire.

Elle aussi était d’une beauté remarquable bien que plutôt mince et pale. Les traits fins de son visage équivalaient largement ceux de l’Imaginati.

« Vous comprenez, chaque chose doit retourner a qui de droit. Hors ce livre doit retourner a son véritable possesseur qui n’ai autre que cet homme. Certes, je ne me mêle sans doute pas de ce qui me regarde mais je ne supporte pas les femmes dans votre genre qui se croient tout permis simplement car elles ont du pouvoir.»

Lylïa ne risquait rien. Ses pouvoirs avaient augmentaient et elle était devenu plus forte. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait beaucoup plus de puissance mais c’était avantageux pour elle et elle n’allait certainement pas s’en plaindre.
C'était sans doute le moment ou elle devait montrer de quoi elle était capable.

« J’oubliez, je suis peut-être très mince mais ne vous y prenez guère, je sais faire preuve de force autant magique de physique … »

Ce que Lylïa venait de dire était totalement vrai et elle l'avait prouvé en combattant l'amée de soldats des prêtres en compagnie de Jökher ainsi que l'un des prêtre bien que finalement il avait eut le dessus à la fin.
Ce n'était pas ca le problème, elle était forte et Aëlya devait sans doute le savoir si elle savait tout ...

A côté du prêtre et de l'évadé, Lambeaux continua de ne rien dire, attendant patiement... quelque chose. Mais sans rien craindre.

Aux paroles de Lylia, il se retourna en même temps que Jökher, et quand celui-ci voulu passer la barrière pour rejoindre la jeune femme, Lambeaux le rattrapa avec sa rapidité effarante.

"Mais je..."

Le jeune homme à la mâchoire d'acier n'ajouta rien, puisqu'à la suite de ces deux mots l'autre lui flanqua un coup de genou sur la tempe, l'envoyant au tapis. Non pas que c'était pas le moment de faire des bêtises et des folies, mais quand même... Et puis au moins, Thierry n'avait plus à le soutenir. Lambeaux traina donc le corps inanimé un peu plus au centre du bouclier, s'assurant qu'il ne 'dépasserait pas' par inadvertance.
Chose faite, il se tourna vers Thierry et montra Lylia du doigt, par dessus sa propre épaule.

"Elle est stupide."

Et il n'ajouta rien, se laissant tomber assit sur le pavet, se remettant à attendre.

Chose qu'il n'eut pas à faire longtemps. En même temps que les dernières gouttes d'eau de la jeune femme se volatilisaient, l'océan se déversa sur la tête de Lylia, comme si quelqu'un avait percé le ciel bleu au dessus de leurs têtes, permettant à l'eau salée de couler sur eux.
Et pour une femme contrôlant l'eau, l'omniprésence de celle-ci autour d'elle, c'était plus qu'un avantage...
Pendant que de son côté l'élément liquide se déchainait joyeusement en envahissant la cour, du côté d'Aëlya de vagues formes humanoïdes se formèrent autour d'elle, au petit nombre de quinze. Formes humanoïdes strictement identiques et d'à peu près cinq mètres de haut, trois de larges. De dos comme de face ils étaient assez vilains, vêtus en tout et pour tout de pagnes en peau de yach (enfin ça y ressemblait de texture et d'odeur) qui recouvrant leurs devants et vaguement leurs derrières. Aussi bien présenté ainsi, ils semblaient inofenssif. Seulement leurs peaux étaient aussi dur que le roc, et rien, semblait-il, n'aurait pu les traverser. Dépourvus de bouche et de nez, même d'yeux et d'oreilles, leurs têtes n'étaient que des crânes recouverts de peaux, sans oriffices. Ce qui ne semblait aucunement les déranger.
Pour finir, dernier détail qui les amenaient quand même à la hauteur d'Aëlya, enfin au moins capable de lutter contre elle, étaient qu'ils ne dégageaient aucune aura magique spécifique, au contraire même.
Ces bestioles avaient été entièrement conçu par la magie, et ne la craignait en aucun cas. Tant et si bien que, Imaginati ou non, ils n'hésitèrent pas à se lancer vers Aëlya prêts à la massacrer sous les lourdes lames qui prolongeaient leurs bras.

Et de toute évidence, c'était ce qu'attendait Lambeaux, parce qu'il se leva et refit face au prêtre, murmurant à toute allure et sur une voix presque inintelligible.

"Thierry, pouvez vous ouvrir un portail de téléportation? peu importe la destination, n'importe où, mais ouvrez en un pour qu'on y jete Jökher, au moins lui, pac'que sinon j'en connais un qui va me défigurer à vie. Après si possible Lylia et vous passerez aussi, mais au moins évacuer ce topinambour..."

Oui parce que au fond, Thierry et Lylia ce n'était pas vraiment son affaire. On lui avait dit de récupérer Jök si il se pointait, le reste n'était que du surplus. Même si, évidement, si il pouvait les sauver aussi, c'était mieux...

En même temps que l'eau commençait à couler, que les gros guerriers apparaissaient, et que Lambeaux parlait à Thierry, la voix s'était remise à rire.

"Moi je m'en contre balance de ce que vous dites et pensez de moi chère jolie chose. Tant mieux si vous me trouvez pitoyable et tout le reste! N'empêche vous ne pourrez pas dire que vous n'êtes pas prévenu... Si les... "rebelles" et quand il prononça ce mot du méprit couvait dans sa voix. vous sont au fond dévoués, moi je prendrai un malin plaisir à voir vos formes généreuses à vifs ou grillant dans l'enfer que j'aurai dégoté pour vous..."

Sujet: Re: Lambeaux Sam 1 Mar 2008 - 18:10

[Kristie, contrôle pas mon personnage, s'il te plaît ! Merci =)]

Aëlya esquissa un sourire en regardant le prêtre, faisant mine de ne pas avoir senti le vent qui frémissait au contact de la magie de... Lylia, puisque c'était son prénom. Comment ne pas pouvoir ressentir le vent qui soufflait sur Faënaris alors qu'elle était, comme l'avait si bien dit Jökher, Faënaris même. Elle était sœur de ce vent, elle était ce vent. Lorsque la tornade, ou du moins la bourrasque pitoyablement mal dessinée, se profila, la jeune femme ne daigna même pas la regarder au moment où la dite tornade devint simple brise légère effleurant avec douceur son visage. Toujours aimable, ce qui laissait imaginer une certaine notion de mépris pourtant inaudible, elle lui répondit dans un sourire :

"En effet, jeune fille, vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas."

Simple phrase qui réfutait parfaitement le discours grotesque qu'elle lui avait tenu. Au moment où elle allait se tourner vers Thierry pour en finir une bonne fois pour toutes, un vacarme assourdissant retentit dans le monastère, la Nymphe plissa ses yeux d'émeraude. L'Océan ouvrait une brèche dans le plafond et s'abattait avec fracas sur la jeune impertinente qui avait voulu s'en prendre à elle. Discernant rapidement qu'elle était aussi capable de maîtriser l'eau en plus du vent, elle voulut répliquer mais une quinzaine de formes vaguement immondes et sans aucun goût esthétique l'encerclèrent. Mais le plus amusant, c'était qu'elle ne percevait aucune aura magique. Astucieux. Mais pas assez.

Tirant son épée à la garde noire comme la nuit, la Nymphe déploya sa magie et demeura stoïque. L'un des monstres, bien plus imposant qu'elle arrivait. Elle ne bougeait pas. Il leva la lame mortelle qu'il portait. Elle lui fit un sourire. La lame s'écrasa vers l'Imaginati dans un sifflement horriblement mortel... Et se planta dans le sol, là où Aëlya s'était trouvée et où elle ne se trouvait plus. Le monstre n'eut pas le temps de comprendre qu'un autre sifflement, bien plus fin et fulgurant que celui de son arme, se fit entendre accompagné quelques secondes plus tard par un bruit sourd. La tête du monstre roulait sur le sol, gisant à côté du corps décapité. Lorsque celui-ci s'effondra, Aëlya n'était toujours pas visible aux yeux des ennemis qui grognèrent de dépit. Au-dessus de l'un d'entre eux, un autre sifflement se fit entendre, avant qu'il ne subisse le même sort que son précédent congénère.

Thierry détacha son regard du combat et écouta les bribes de mots lancés par monosyllabe de Lambeaux. Oui, il fallait agir vite, il hocha la tête et répondit en serrant fermement son sceptre dans ses mains :

"Oui, je vais les envoyer tous en sûreté."

Il mobilisa sa magie et son sceptre brilla avec force dans un éclat blanc qui laissèrent s'échapper de minces filaments pâles. Les filins se mirent à tournoyer les uns autour des autres pour créer finalement un portail. Il allait envoyer Jök là-bas lorsque la porte de téléportation éclata en fines particules magiques, rompue. Thierry fronça les sourcils...

La jeune femme bondit gracieusement et atterrit dans une réception parfaite face aux assaillants. Aussi inintelligents que laids, ils se précipitèrent sur elle et s'effondrèrent tous au même moment, à ses pieds. Elle rangea sa lame effilée dans son fourreau, regardant avec amusement les têtes roulant sur le sol des monstres, coupées chacune par des épées qu'elle avait sorti de son Imagination. L'Imaginati restait invaincue, elle fit disparaître les corps, les ramenant à leur état de poussière. Nullement éprouvée par ce brin de divertissement, elle se tourna en regardant le faux prêcheur avec un regard innocent :

"Votre portail ne fonctionne plus ? Quel dommage..."

Le prêcheur fixa le grimoire et celui-ci s'ouvrit à une page bien précise, détaillant des mots avec une légère aura dorée. Un autre portail se matérialisa en un quart de seconde, téléportant avec autant de vitesse Lylia et Jök. Juste à temps. La bulle bleue sensée irréductible explosa et Thierry fut soulevé dans les airs, les mains à la gorge. Aëlya bloqua le moindre mouvement physique dans la salle avec sa magie et marcha jusqu'au traître :

"Navrée, mais je prends ce livre. Et je passe les sources sous silence définitif."

Thierry écarquilla les yeux et fut englobé dans une sphère multicolore avec quelques reflets argentés. La sphère fermée, elle éclata au moment où le cours du temps et les mouvements physiques purent reprendre leur cours. Le grimoire à la main et certaine d'être la seule à pouvoir l'utiliser, elle avait infligé à Thierry la seule punition efficace et rentable : bloqué dans son château sans magie. Il l'aiderait à déchiffrer la moindre parcelle de ce bouquin, de gré ou de force. Elle fit un geste de la main et pivota vers Lambeaux, sachant qu'à présent rien ni personne, magique ou non, ne pouvait avoir la moindre emprise sur elle ou ses pouvoirs. On ne pouvait pas la téléporter loin d'ici ou quelque chose dans ce style. D'une voix agréable, elle lança, presque joyeusement :

"Bon, maintenant... réglons le problème "voix qui se prend pour un démon inexistant"."

Sujet: Re: Lambeaux Sam 1 Mar 2008 - 19:13

Jök et Lylia téléporté en sécurité, Thierry prisonnier de l'Imaginati, Lambeaux ne voyait pas vraiment ce qu'il avait encore à faire ici. Il restait toujours le chat mais... non, même le chat était parti. Donc il ne restait bien que lui, avec Aëlya.
Avec une expression des plus neutre et blazée collée au visage, il regarda d'un côté, puis de l'autre. Il y avait de l'eau partout, mais l'océan avait arrêté de se vider. Les cadavres énormes des créatures avaient eux aussi disparut...

Il allait se demander si il n'allait pas être obligé de prendre la parole, quand la "voix qui se prend pour un démon inexistant" se remanifesta. Pas le moindre du monde surprit, ni déboussolé par la situation. Au contraire même, c'était comme si les choses suivaient leurs déroulements naturels qu'il leur avait choisi.

"C'est bien vous avez été bien dressée! Je comprend que les pêcheurs soient fiers d'un poisson comme vous."

Lambeaux souffla un grand coup, ce qui était, à l'évidence, un soupire titanesque d'ennui, puis traversa la cour, passant devant Aëlya pour aller s'asseoir derrière elle sur un bloc de pierre abandonné. Il croisa ses jambes sous lui, les mains sur les cuisses, et se murmura à lui-même.

"Qu'est-ce qu'il est gonflant avec son baratin. Décidément il vaut pas une rame."

Et ses paroles inaudibles parvinrent de toute évidence aux oreilles du propriétaire de la voix, puisqu'il éclata de rire. Rire joyeux qui se transformant en ricanement sarcastique, avant de s'éteindre, comme si l'inconnu était à bout de souffle.

"T'es vraiment pénible Lambeaux."

Le désigné leva le doigt, non plus comme un enfant voulant prendre la parole, mais plus comme quelqu'un ayant brusquement une idée de génie.

"Ben quoi, on le sait que tu es fort et méchant, cupide, vicieux, aigri par ton passé, rancunier, passablement égoïste, imbu de toi-même voir même orgeuilleux. Complètement paranoïaque, excentrique et par dessus le marché, t'es un maudit bavare, pire que les commères de Nébulia."

Au fur et à mesure qu'il énumérait, il s'était mit à compter sur ses doigts. Et quand il eut fini, il regarda ses deux mains, avant de lever les yeux au ciel, comme si il attendait une réponse. Un gros silence suivit sa déclaration, puis un toussotement.

"Merci Lambeaux c'est... très aimable de ta part."

"Mais à ton service."

Alors il se plongea dans l'inspection scrupuleuse de ses doigts, comme si rien n'était plus passionnant.
L'inconnu eut un soupire affligé. Depuis le temps, il s'était résigné à l'humeur plus qu'étrange de Lambeaux.

"Tu vois Aëlya, mes serviteurs sont moins disciplinés que les tiens... La partie n'est pas très égal."

"Ch'uis pas ton serviteur, et t'as personne d'autre que moi."

A nouveau un gros silence suivit ses paroles. De toute évidence, ce genre de conversation, s'était leur quotidien. La voix embraya néanmoins rapidement, apparament pas autant perturbé que ça par les amabilités de Lambeaux.

"Imaginati, belle enfant, je suis désolé mais je n'ai que peu de temps à vous consacré. Après tout vous n'êtes pas le centre du monde j'ai d'autres préoccupations que votre personne. Mais si vous désirez que l'on remette ça..."

Il s'arrêta au milieu de sa phrase, la laissant deviner la suite, voir même conclure. De toute façon ils seraient amené à se revoir.

Sujet: Re: Lambeaux Dim 2 Mar 2008 - 18:53

"Quelle autorité hiérarchique vous avez-là, piètre simili chef que vous êtes. J'en aurais presque de la compassion mais je ne m'abaisse pas à un niveau en-dessous d'un tel manque de savoir-vivre."

Aëlya regarda Lambeaux un instant, puis haussa les épaules en marchant vers l'eau qui s'était abattue. Elle eut un sourire pour ce jeune homme, un peu spécial mais non moins charmant à ses yeux. Une fois les bottes dans l'eau, elle caressa le grimoire presque avec amour :

"Peut-être aurez-vous la présence d'esprit de vous enfuir dès que je serais partie. Si non, vos pas croiseront peut-être ma route un jour et je serais au regret des plus profonds de lever le sursis que ma bonne grâce place au-dessus de votre tête. Vous n'avez personne hormis cet homme qui vous voue apparemment une amitié indéfectible, partez de ce monde tant qu'il est encore temps. J'ai, pour le moment, des affaires bien plus importantes et intéressantes à traiter que le cas d'avorton tel que vous. Au plaisir."

Elle eut un dernier sourire aimable avant de fondre dans l'eau, à l'état liquide. L'Imaginati était partie avec ce qu'elle voulait.

Sujet: Re: Lambeaux Dim 2 Mar 2008 - 19:25

Lambeaux la regarda partir avec le plus minim des intérêts imaginables, puis étira ses jambes devant lui et siffla dans ses doigts. Moins d'un milliéme de quart de second après, le chat était de nouveau à ses côtés, ronronnant fortement en se frottant contre le genou de l'homme.

"Elle n'a pas une grande considération pour toi on dirait."

Le temps d'un haussement d'épaules s'écoula avant qu'il ne reçoive une réponse.

"Va savoir... Elle est très intelligente, et surtout vicieuse. Crois-moi elle a une idée bien précise sur tout ce qu'il vient de se passer."

"Oui, son idée sur toi c'est que t'es un pauvre minable qui parle beaucoup et n'a même pas le courage de se montrer. "

Ni l'un ni l'autre n'ajouta rien, puis la voix se mit à rire doucement, avec calme, bientôt rejoind par Lambeaux qui secoua la tête.

"Je t'avais dis que tu n'aurais pas à regretter."

"Tu es un grand malade, tu le sais ça?"

"Parfaitement bien. On continu?"

L'homme hocha du chef, affirmatif, et se leva. Il attrapa le chat et le posa confortablement dans ses bras, avant de disparaitre dans les couloirs du monastère.